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Outremont Autrement
29 novembre 2015

Le rapport de la Commission Charbonneau : Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume du Québec (2/4)

 

Les lacunes de la preuve et la question de l’indépendance de la commission

Il y aurait beaucoup à dire sur la preuve aussi volumineuse qu’incomplète. Si cette « preuve » a permis à la juge Charbonneau de tirer un lien « indirect » entre le financement des partis politiques provinciaux et la corruption sévissant dans l’octroi des contrats publics de construction, cette « preuve »  était manifestement insuffisante pour que le comptable qu’est M. Lachance aboutisse à de telles conclusions.

Alors que tous les observateurs s’attendaient à voir témoigner les chefs des partis politiques provinciaux et leurs grands argentiers, ceux-ci n’ont pas été appelés par la commission. On leur a permis de répondre en toute discrétion, à huis clos et à l’abri du regard des citoyens à des « avis de conclusions défavorables » qui ont été rendus publics en marge du rapport.

Cette procédure, qui n’a mené nulle part, explique pourquoi la commission n’a pas pu faire de lien direct entre le financement des partis politiques provinciaux et la corruption qui sévit au Québec.

Pourquoi la commission n’a-t-elle pas assigné les décideurs provinciaux et leurs affidés qui tiraient les ficelles de la corruption à témoigner?

La réponse, anodine en apparence, des avocats de M. Marc Bibeau à l’avis de conclusion défavorable qui lui a été envoyé (la CEIC «  a choisi de ne pas convoquer M. Bibeau à témoigner publiquement, ce qui lui aurait permis de donner sa version des faits ») est lourde de sens. La balle est renvoyée dans le champ de la commission qui a fait un choix.

Pourquoi ce choix?

Pourquoi la commission a-t-elle choisi de ne pas convoquer les témoins qui lui auraient permis de compléter sa preuve?

Pourquoi la commission s’est-elle contentée d’envoyer des avis de conclusions défavorables en lieu et place des témoignages publics?

Pourquoi la commission, en choisissant délibérément cette procédure qui a écarté les acteurs cruciaux, a-t-elle, par ce fait même, verrouillé elle-même la preuve?

C’est à se demander si l’envoi des avis de conclusions défavorables, qui a été d’une redoutable inefficacité, n’a pas été un stratagème pour faire avorter la recherche de la vérité?

L’explication qui a cours dans les medias qui veut que la commission, en ne faisant pas témoigner les politiciens et leurs acolytes, n’ait pas voulu gêné les enquêtes de l’UPAC, est cousue de fil blanc. Si tel avait été le cas, il revenait à la commission de faire part de ses limites en toute transparence.

Les anomalies relevées dans la conduite des procédures et dans la méthodologie adoptée prêtent à bien des suspicions quant à l’indépendance de la commission.



A suivre …




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