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Outremont Autrement
12 octobre 2009

Mme Harel et les citoyens d’Outremont

Quelques années avant le scandale des dépassements de coûts du centre communautaire, Outremont avait déjà traversé la crise des dépassements de coûts pour la rénovation du théâtre. Au début de l’année 1996, le maire Jérôme Unterberg avait réclamé la tenue d’une enquête municipale qu’il eut, d’ailleurs, du mal à obtenir.

Cette enquête a nécessité 44 jours d’audiences publiques. 25 avocats différents se sont présentés devant la Commission. Elle a coûté plus de 2 millions de dollars aux contribuables d’Outremont sans que ceux-ci n’en aient jamais rien su. On aurait pu penser qu’au moment où la Commission remettrait son rapport qui devait faire la lumière sur tout le processus décisionnel, les citoyens auraient pu en avoir pour leur argent et savoir enfin ce qui n’avait pas tourné rond.

VisionMontreal_HDans sa lettre du 21 juillet 1999 adressée à Jérôme Unterberg, aux conseillers municipaux et à Pierre A. Chapuis alors directeur général, Mme Harel, alors ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole a jugé que ce rapport ne pouvait pas être rendu public.

«  … je ne crois pas opportun de rendre public l’ensemble du rapport de la commission municipale » écrit madame Harel à la fin du 2ème paragraphe.

Passée la première surprise d’être laissés pour compte par la ministre Harel, des citoyens d’Outremont qui s’étaient intéressés au dossier ont découvert avec stupeur que la ministre des Affaires municipales justifiait son refus par « des ordonnances de non-publication et de confidentialité émises par la Cour Supérieure dans les dossiers en évocation à l’égard du rôle de la Commission Municipale». Des ordonnances qui touchaient qui? Et pourquoi? (voir note)

Prenant leur courage à deux mains et pour bien comprendre cette histoire nébuleuse, trois citoyennes se sont adressées à la Commission d’accès à l’information pour obtenir ce rapport en faisant valoir l’intérêt public. Ce qui était quand même un comble face à la ministre Harel! La commissaire Diane Boissinot n’a guère été impressionnée par les requêtes en évocation et les ordonnances de non-publication et de confidentialité. Elle a donné raison aux citoyennes le 27 décembre 2 000. Un an et demi plus tard, ce rapport était enfin accessible au public!

Ainsi donc madame Harel s’était-elle lourdement trompée. Erreur de jugement ou favoritisme politique? Les arcanes de la politique garderont leur mystère. Ce rapport, peu flatteur pour le maire Unterberg, a constaté des lacunes dans le mode de fonctionnement de la ville, a fait « le constat d’un dossier mal géré qui comportait tous les ingrédients pour conduire à l’échec ».

Toujours est-il qu’avec les délais de procédures auprès de la Commission d’accès à l’information, le refus de madame Harel a cassé le momentum politique qui aurait pu faire bouger les choses à Outremont alors que les élections municipales de novembre 1999 pointaient à l’horizon. Sans ce rapport, le débat démocratique a été muselé. L’équipe de Jérôme Unterberg (avec Stéphane Harbour, Marie Cinq-Mars, Claude Piquette) a été élue … par acclamation.

Madame Harel avait pris soin de noter dans sa lettre de juillet 1999 que le rapport contenait « des recommandations for pertinentes eu égard au processus décisionnel de la ville et au contrôle des coûts lors de travaux d’envergure du genre de ceux du dossier du Théâtre Outremont »

Malgré ce rapport, malgré les recommandations, les dysfonctionnements se sont répétés, en pire, pour la construction du centre communautaire, cette fois avec Stéphane Harbour comme maire. Outremont se retrouve aujourd’hui, non pas avec une Commission d’enquête municipale, mais sous enquête policière. Triste héritage!

Madame Harel était-elle l'alliée des citoyens d’Outremont en 1999? La réponse est non.

Madame Harel est aujourd'hui chef du parti Vision Montréal.
Après avoir refusé de rendre public ce rapport de 250 pages, qui a coûté plus de 2 millions de dollars aux outremontais, comment peut-on la croire quand Vision Montréal parle aujourd’hui de transparence?




Note : Les requêtes en évocation demandaient rien de moins que l’annulation du décret gouvernemental qui avait autorisé la tenue de la Commission. Ces requêtes, financées par les contribuables d’Outremont, avaient été déposées par certains des élus qui avaient publiquement demandé la tenue de cette Commission.

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