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Outremont Autrement
30 mai 2009

Un plan de communication parfait. Trop parfait ...

C’est le 22 décembre 2008, par le biais d’une conférence de presse convoquée à la dernière minute que la mairesse d’Outremont, Mme Marie Cinq-Mars, a annoncé l’entente de principe de 720 000$ en règlement de la réclamation de 2 800 000$ soumise par Dessau le 2 avril 2007. Marie Cinq-Mars s’est déclarée « heureuse » et a trouvé l’entente « satisfaisante ».

Un sommaire décisionnel désespérément vide, un rapport KPMG qui sert d’écran

Quand on examine de près le processus décisionnel qui a mené à la résolution du conseil d’arrondissement d’Outremont le 12 janvier 2009 pour ratifier cette entente de principe, on va de surprise en surprise.

Le sommaire décisionnel est accompagné de deux pièces jointes :
-          une lettre de 3 pages de Me Line Charest, directrice du service du contentieux de la Ville de Montréal. Cette lettre fait grandement état du séjour de M. Winner, censé mettre de l’ordre dans les pratiques administratives d’Outremont. On y lit que la Sécurité publique fait bien son travail, qu’il n’y a aucune irrégularité dans le traitement des constats d’infraction. Deux minces paragraphes mentionnent le traitement du dossier de réclamation de Dessau et aucune ligne n’aborde le contenu précis de cette réclamation.
-          le rapport KPMG du 18 décembre 2008, dont l’objet a été de dresser le portrait global de la réalisation du centre communautaire d’Outremont. Ce rapport est muet quant aux travaux se rapportant à la réclamation de Dessau qui, selon ce même rapport (page 10), « fait l’objet d’une revue de la part du service du contentieux de la Ville de Montréal ».

Dans le sommaire décisionnel, il n’y a aucune trace de la réclamation de 2 800 000$ - l’objet du litige - , aucune trace du rapport du médiateur, Me Pisapia, mandaté conjointement par la Ville de Montréal et Dessau, aucune trace non  plus du rapport (pas même un résumé synthétique) du service du contentieux en charge de cette médiation.

Nos élus ont engagé 720 000$ d’ARGENT PUBLIC (1) sans éléments objectifs, sans preuves documentaires à leur disposition. Ils ont voté sans en demander! Qu’ont-ils donc payé avec nos 720 000$?

Une chronologie percutante

En politique, les dates ne sont jamais fortuites.

Rappelons que c’est le 22 décembre 2008 (un lundi) que la mairesse d’Outremont a annoncé l’entente de principe de 720 000$. Les phrases les plus pointues du rapport KPMG ont été abondamment citées dans le communiqué de presse de la mairesse – est-ce un hasard? - , celles qui exonéraient le conseil d’Outremont en omettant de mettre dans la balance le fait bien établi que ce même conseil – dont quatre de nos élus actuels, y compris la mairesse – a approuvé sans broncher TOUTES les résolutions autorisant les coûts excédentaires qui totalisent plus de 4 000 000 $.

La lettre de Me Line Charest est datée du 19 décembre 2008 (le vendredi précédent), le rapport KPMG du 18 décembre 2008 (le jeudi).

Le tout a roulé à une cadence serrée, quelques jours avant Noël, période de l’année où chacun a la tête dans les préparatifs du réveillon. L’adoption de la résolution n’a été ensuite qu’une formalité au conseil avec un parti unique – Union Montréal - au pouvoir!


Des citoyens bernés


Cette parfaite mise en scène repose sur le rapport KPMG. Quoi de plus indiscutable et de plus respectable qu’un rapport d’expertise!

Le problème est que ce rapport ne porte ni sur la réclamation de 2 800 000$, ni sur son évaluation et encore moins sur l’entente à 720 000$.

Ce rapport KPMG a été astucieusement et stratégiquement détourné de son objet pour nourrir un plan de communication malhonnête qui a atteint sa cible avec une précision chirurgicale : dorer la médaille à des élus peu regardants et faire prendre cette dépense de 720 000$ non justifiée pour un triomphe.

Sommes-nous gouvernés - manipulés - par des agences de communication sans foi ni loi et sans scrupules qui construisent habilement des apparences trompeuses et qui font fi, avec l’aval de nos élus et aux dépens des citoyens et de l’intérêt public, des bonnes pratiques administratives? Qu’en est-il de cette réclamation-fantôme?


(1) avec paiements étalés sur 3 ans - jusqu'en 2011 - amputés des budgets d'immobilisation d'OUTREMONT

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