Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Outremont Autrement
25 novembre 2007

Citoyens d’Outremont, vous voterez dans l’ignorance

Ainsi en ont décidé le maire Tremblay, Union Montréal, Vision Montréal, Projet Montréal

Outremont vient de connaître son lot de péripéties médiatisées : les achats extravagants de bouteilles de scotch, les rapports Fasken Martineau et KPMG qui ont soulevé plus de questions qu’ils n’en ont résolues, les démissions en rafale du conseiller-politique-directeur-général-adjoint, du directeur général et du maire Harbour. Le 25 octobre dernier, on a appris que le Ministère des Affaires Municipales et des Régions avait transmis le dossier du centre communautaire d’Outremont au Ministère de la Justice du Québec.
Malgré tout cela, les 4 conseillers d’Union Montréal sont restés en poste : ils étaient présents, ils n’ont rien vu, ils n’ont rien entendu. A quoi servent donc les conseillers d’arrondissement?

Ce scandale de mauvaise gestion est-il le résultat de l’incompétence des quelques personnes qui ont déjà démissionné ou d’un système laxiste plus large? Ni le maire de Montréal ni la Ministre des Affaires municipales n’ont pris position publiquement. Leur silence pèse lourd.

La démission du maire Harbour a ouvert la porte à des élections partielles pour le poste de maire et celui de conseiller municipal laissé vacant par Marie Cinq-Mars, celle-ci posant sa candidature à la mairie.

Sur fond d’enquête du ministère de la Justice du Québec, le maire Tremblay a néanmoins fixé une date pour des élections partielles, celle du 16 décembre, une semaine avant Noël.

Des élections précipitées, des citoyens mésinformés

Le conseil actuel avec le maire suppléant est fonctionnel. Le maire Tremblay aurait pu choisir la date des élections aussi tard que vers la mi-février et même plus tard au printemps puisque la loi le permet.
Les citoyens savent-ils ce qui ne va pas dans l’administration de leur arrondissement? Non. Les citoyens savent-ils quelles responsabilités administratives et quelles responsabilités politiques ont été engagées? Non. Comment pourront-ils exercer leur droit de vote en connaissance de cause?
Le maire Tremblay a pourtant choisi de déclencher des élections partielles hâtives, d’imposer sa logique de rouleau-compresseur. Les partis d’opposition, Vision Montréal et Projet-Montréal, ne s’y sont pas opposés. Ils ont accepté que les élections se déroulent dans la précipitation des préparatifs de Noël.

Des élections « dans la vaseline »
Sur quelles bases les partis politiques en lice vont-ils nous proposer des programmes électoraux? Sur des principes, certes. Toujours les mêmes : démocratie rigueur, transparence, intégrité, saine gestion des fonds publics, etc …  L’administration Harbour défendaient aussi les mêmes principes. On voit ce qu’elle en a fait …

Un communiqué de presse d’Union Montréal a annoncé que les quatre élus d’Union Montréal dans l’arrondissement d’Outremont « demeurent en place pour servir les meilleurs intérêts des citoyennes et citoyens de l’arrondissement. Marie Cinq-Mars, Louis Moffatt, Ana Nunes et Claude B. Piquette, ont aussi confirmé leur intention de continuer à consacrer tous leurs efforts à rétablir le lien de confiance avec la population, en appliquant les meilleures pratiques de gestion pour l’arrondissement et en donnant des services de qualité à leurs concitoyens ». D’après ces déclarations, les intérêts des citoyens seront désormais « servis » par des élus qui n’ont pas empêché Outremont de sombrer dans le scandale.
On lit aussi dans la circulaire de présentation de Marie Cinq-Mars : « Nous avons construit le centre communautaire intergénérationnel. Il s’agit d’une belle réussite dont nous pouvons être fiers collectivement ». Comment peut-on être « fiers collectivement » de dépassements de coûts faramineux auxquels s’ajoute une réclamation de 2 800 000$ toujours en souffrance? (voir note) Venant de ceux qui gaspillé allègrement les fonds publics sans contrôler les dépenses, cette affirmation jovialiste tient du déni.

Vision Montréal a comme objectif « de permettre aux citoyennes et citoyens d'Outremont de reprendre leur arrondissement en main ... ». Heureusement que l'action citoyenne n'a pas attendu la permission de Vision Montréal et de Mme Hernandez pour reprendre leur arrondissement en main. REPRENONS EN MAIN L'AVENIR D'OUTREMONT, tel était le mot d’ordre d’OUTREMONT AUTREMENT en 2005. (Voir la plaquette dans le message ci-dessous daté du 3 novembre). C’est ce qui a été fait pour faire bouger l'inacceptable. Sans le soutien des partis constitués, interpellés pourtant, mais trop occupés à ne rien faire quand les citoyens avaient besoin d'eux! C'est plutôt cocasse de voir soudainement Vision Montréal et Mme Hernandez se réveiller et récupérer l'objectif citoyen ... avec 2 ans de retard. Le paternalisme d’Oser le nouveau Vision Montréal est dépassé. FAUT QUE ÇA CHANGE, dit ce parti aujourd’hui. Changer pour changer?
Lors du lancement de sa candidature, Mme Hernandez a déclaré à
Radio-Canada que sa priorité serait « … de faire la lumière sur les dépassements de coûts lors de la construction du centre communautaire ». Le problème est qu’il n’est plus du ressort du maire d’Outremont de « faire la lumière sur les dépassements de coûts ». Si lumière est faite un jour, ce sera du côté du ministère de la Justice du Québec.

Quant à Projet Montréal, il propose aux Outremontais de « tourner la page ». Comment va-t-on tourner la page? Par la rigueur, la transparence, la démocratie… comme on peut lire sur leurs affiches électorales. Tout le monde est pour la vertu.

Comme le dit Foglia « la politique est de plus en plus dans les mots, les images, les formules. De plus en plus dans la vaseline. De moins en moins dans l’argumentation ». Et quand en plus, comme c’est le cas dans ces élections partielles, on ne connaît pas les véritables enjeux, cela promet …

Les partis politiques ont joué la carte de se faire du capital politique sur les problèmes d'Outremont, chacun voulant en tirer profit. La démocratie montréalaise vire à la caricature.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071110/CPOPINIONS05/711100574/6750/CPOPINIONS05

Note:
Depuis la publication de ce message, les propos de Marie Cinq-Mars se retrouvent tronqués dans les journaux locaux. Mme Cinq-Mars ne dit plus "nous sommes fiers collectivement". Elle dit seulement que "le centre communautaire intergénérationnel, c'est une réussite extraordinaire". Ce qui ne change rien au jovialisme qui flirte avec le déni.

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Si Richard Bergeron désapprouvait la date du 16 décembre, pourquoi n'a-t-il rien fait pour la changer?
Répondre
C
Au contraire, mon ami. À propos de la date de l'élection, 16 déc, Projet Montréal n'était pas du tout content. En réalité ça va faire mal à leurs chances et Richard Bergeron croit que Union compte sur la basse participation pour ganger.
Répondre
Outremont Autrement
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité