Enquête sur l'administration Harbour (3)
De gros problèmes de transparence à Montréal
Lundi soir, au début de la séance régulière du conseil de Montréal, des citoyens d’Outremont ont posé des questions au maire Tremblay au sujet de l’enquête juri-comptable sur l’administration Harbour,
Normal : cette enquête, dont les circonstances sont tenues secrètes et qui traîne en longueur, empoisonne l’air politique à Outremont et ébranle de plus en plus la confiance des citoyens envers leurs élus.
Rappelons brièvement la situation: le greffier a démissionné en juillet; le directeur général est en congé maladie pour une durée indéterminée depuis quelques semaines; le maire Harbour a suspendu son conseiller politique (avec solde) la semaine dernière. Sans oublier l’ex-directeur de la sécurité publique accusé au criminel pour harcèlement.
C’est Frank Zampino, le président du comité exécutif, qui a pris la parole à la place du maire.
Sous diverses formes, il a répété que cette enquête relève directement du directeur général de la ville de Montréal. Il s’est retranché derrière le fait que l’enquête était en cours pour ne rien dire de plus. Tout au plus a-t-on appris que le directeur général recevra le rapport et qu’il le transmettra au comité exécutif. Que des généralités!
Rien de factuel, de spécifique à l’enquête d’Outremont. Pas un mot sur les motifs ou l’échéance attachée à la remise du rapport. Les citoyens étaient pourtant en droit de savoir ce qui a motivé cette enquête et quand le rapport doit être rendu. Surtout de la part du maire Tremblay qui a tant vanté les mérites de la transparence démocratique à une époque où il courtisait le vote de ses concitoyens pour accéder à la mairie. Fait-il partie de ceux qui renient leurs convictions une fois au pouvoir?
Au conseil de ville d’hier soir, les propos minimalistes et un brin « monsieur-patin-je-parle-et-ne-dis-rien» de Frank Zampino n’ont rien fait pour rassurer les outremontais.
Les élus, en mode communication, sont muets comme des carpes.
Plus grave : le processus administratif est muet lui aussi. Impossible de retrouver les traces des documents relatifs à l’octroi des contrats à Fasken Martineau.